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Entretien avec Pauline, préparatrice mentale

  • Photo du rédacteur: Nadège Femery
    Nadège Femery
  • 9 déc. 2024
  • 8 min de lecture


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Hello les sportifs, les athlètes,


Aujourd'hui, je vous présente Pauline, amie et préparatrice mentale, que je mets à l'honneur de ce post. Elle répondra également aux retours de questions que j'ai eu la semaine dernière suite à mon post.


Nad: Qui es-tu Pauline ?

Pauline: Après une première carrière d'infirmière puéricultrice, je suis aujourd'hui préparatrice mentale pour les sportifs, les entreprises et les étudiants afin de les aider à développer leur plein potentiel et à atteindre leurs objectifs. 


Passionnée par le lien corps-esprit et par le sport, je pratique moi-même la course à pied et le trail en montagne (avec une entrée dans l'ultra-trail). Mon approche est basée sur l'écoute, la bienveillance et des outils concrets pour vous aider à réguler votre stress, vos émotions, et développer votre confiance.


Avec une bonne dose d'énergie et toujours un peu d'humour, je vous accompagne sur le chemin de la réussite, à votre rythme."


Nad: Quelle sorte de prépa mentale pratique tu avec les sportifs ?

Pauline: Je possède un Diplôme Universitaire de préparation mentale et psychologie du

sportif obtenu à l’université de Lille. Ma méthode est donc scientifique. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai choisi cette formation. On travaille sur l’humain et ce cadre universitaire est pour moi indispensable pour garantir un accompagnement de qualité. On ne peut pas se permettre de faire n’importe quoi avec les athlètes, au risque de dégrader une situation au lieu de l’améliorer.


Mon accompagnement se base donc sur l’analyse du profil de performance de l’athlète. Pour cela, je réalise d’abord un entretien qui aborde tous ses domaines de vie et tous les aspects de sa pratique sportive. Je lui propose ensuite différents questionnaires qui vont me permettre d’évaluer ses habiletés mentales comme la confiance en soi, la concentration, la motivation, la régulation du stress et des émotions, la peur de l’échec, ses pensées négatives, son automaticité, sa façon de se fixer des objectifs, sa régulation d’énergie.


Suite à cela, j’effectue une analyse croisée de toutes ces données qui me permettent

de sélectionner des axes de travail et les objectifs de mon accompagnement. Cela

me permet de construire une programmation d’entrainement. Bien sûr, rien n’est figé

et la programmation évolue très souvent en fonction des ressentis et du vécu de

l’athlète. Les questionnaires sont de nouveau réalisés en fin d’accompagnement afin

d’objectiver les progrès.


L’objectif de mon accompagnement est d’aider l’athlète à apprendre à se connaitre et

de l’amener à prendre un maximum de plaisir dans sa pratique par l’entrainement de

son mental grâce à des outils concrets. Il est aujourd’hui reconnu que le plaisir et la

connaissance de soi sont indispensables dans l’optimisation de la performance. Il est

important qu’il soit ensuite autonome dans l’utilisation de ces outils.


Nad: En général, combien de séances faut-il pour une préparation à une compétition ?

Pauline: Il n’existe pas de réponse toute faite à cette question. Le nombre de séances

dépendra de l’athlète, des éléments à travailler et de son engagement dans cet accompagnement. Il faut savoir que le mental s’entraine comme le physique. Si on veut progresser, il est important de travailler régulièrement. C’est aussi pour cette raison que cet entrainement doit être débuté bien en amont de la compétition pour permettre au cerveau d’intégrer ce nouveau fonctionnement et de modifier ses schémas de pensée automatiques.

Les 2 premières séances sont toujours consacrées à l’entretien et aux questionnaires. J’ai choisi de conserver cette méthode enseignée à l’université car cette étape permet d’individualiser mon accompagnement et de l’adapter au plus près des besoins de l’athlète.


Ensuite, je propose 2 types de forfaits : soit 7 séances (5 séances d’entrainement en

plus des 2 premières), soit 12 séances. Sur un forfait 7 séances, on se concentrera

sur la problématique principale, alors que sur un forfait 12 séances, on pourra travailler plus en profondeur les différents points qui mettent l’athlète en difficulté.


Bien sûr il est toujours possible de rajouter des séances si cela est nécessaire ou de se voir sur une séance seule sur une demande précise de l’athlète.


Nad: As-tu des exemples d'athlètes qui avaient un blocage émotionnel, un stress de la compétition et que tu as réussi à "débloquer" ?

Pauline: Oh oui, j’en ai même plusieurs… Je pense notamment à de jeunes escrimeurs que j’ai pu accompagner et que j’accompagne encore.


Pour ceux qui connaissent un peu l’escrime ou qui l’ont regardée pendant les JO, vous avez pu observer que c’est un sport qui revêt une dimension émotionnelle très forte. Celle-ci est encore plus importante chez les adolescents qui sont au cœur d’un tourbillon émotionnel

permanent. J’ai pu faire un travail très intéressant avec eux sur la régulation de leurs

émotions, comment les reconnaitre, les accueillir, les laisser passer pour se reconcentrer sur les éléments pertinents. Quand on accepte ses émotions au lieu de lutter contre, on fait déjà un grand pas. Je leur ai notamment appris à apprivoiser leur stress et à ne plus le voir comme forcément négatif, mais comme de l’énergie, et bien sûr à mettre en place des outils afin de le faire diminuer quand il est trop important.

La construction de routines de compétition précises et adaptées à certains moments clés est souvent très efficace. Elles leur permettent de se concentrer sur ce qu’ils maitrisent et ils sont alors moins envahis par leurs pensées négatives. La plupart des jeunes athlètes que j’accompagne arrivent plus sereins et confiants en compétition et cela se ressent sur leurs résultats.


Nad: J'ai eu beaucoup de question sur la visualisation mentale pour préparer une compétition. Peux-tu nous parler de ce principe ?

Pauline: Oui bien sûr !! C’est en effet un outil incontournable en préparation mentale, tant il est puissant, on l’appelle aussi imagerie mentale. Pour faire simple, notre cerveau ne

fait pas la différence entre une expérience imaginée et une expérience vécue dans la

réalité. C’est sur ce principe que se base la visualisation puisqu’elle permet de se préparer à une compétition en faisant croire à notre cerveau qu’on est en train de la vivre. Elle renforce les connexions entre les neurones et ces dernières seront plus facilement utilisables par la suite.


Elle peut être utilisée pour différents objectifs :

- Pour faire redescendre le niveau d’énergie ou le stress quand ils sont trop élevés en s’imaginant dans un endroit apaisant

- Pour travailler un geste technique en s’imaginant le réaliser : on peut ainsi le répéter autant de fois que nécessaire sans que cela n’ait d’impact sur le corps

- Pour se préparer à vivre différentes étapes de la compétition : par exemple en triathlon pour se préparer aux transitions, répéter ses routines de compétition

- Pour se préparer à vivre différents scénarios de compétition, positifs comme négatifs. L’athlète qui a déjà vécu une difficulté en imagerie mentale sera moins déstabilisé s’il y est confronté en compétition et pourra y réagir de façon plus adaptée

- Pour renforcer la confiance en soi en se projetant dans une situation passée où on a été fier de soi ou dans une situation future de réussite

- Pour réduire le dés-entrainement en cas de blessure et revenir plus vite à son meilleur niveau.


Vous l’aurez compris, la visualisation peut à peu près tout faire !! Pour qu’elle soit efficace et que le cerveau croie en cette expérience, il est important de mobiliser les 5 sens, ce qu’on appelle le VAKOG (visuel, auditif, kinesthésique, olfactif, gustatif). C’est pourquoi il est important d’être accompagné par un professionnel qui maitrise cette technique.


Nad: Stress et cohérence cardiaque, peux-tu nous en dire plus ?

Pauline: Alors la cohérence cardiaque est justement un autre super outil en préparation

mentale, lui aussi incontournable. On respire tous, et pourtant on respire mal la plupart du temps.


Pour rappel, la cohérence cardiaque est le fait de respecter un rythme particulier de respiration (5 secondes d’inspiration, 5 secondes d’expiration, pendant 5 minutes, de préférence en respiration abdominale). Elle a un effet direct sur notre système nerveux autonome (celui qu’on ne contrôle pas par la volonté), qu’elle va réguler. En cas de stress important, on a une suractivation du parasympathique, que j’aime appeler l’accélérateur du corps, tout va donc s’emballer (tension physique, rythme cardiaque…). La cohérence cardiaque va permettre de revenir sur un état d’équilibre et elle diminue physiologiquement l’hormone du stress.

Et pratiquée de façon régulière, elle permet de réguler l’apparition du stress mais pas

seulement, elle permet aussi de se recentrer sur soi, de réguler les émotions, d’améliorer la concentration, de faciliter la récupération, de diminuer les inflammations… en résumé, elle apporte un bien-être général.


Vous comprenez maintenant pourquoi je la propose à chacun de mes accompagnements tant une action aussi simple que la respiration peut avoir d’effets bénéfiques sur le mental et sur le corps !!


Nad: Est-ce adapté à tout niveau de pratique ?

Pauline: Bien sûr que oui !! Il circule encore beaucoup trop aujourd’hui l’idée selon laquelle la préparation mentale est réservée aux sportifs professionnels ou de haut niveau mais c’est totalement faux. On a tous notre haut niveau personnel et elle aide toute

personne qui a un objectif sportif à l’atteindre dans les meilleures conditions possibles. Je vous aide à devenir champion de votre univers et ça, c’est possible pour tout le monde !!

Bien sûr, l’accompagnement est adapté au niveau de pratique et aux possibilités de

chacun, je ne vais pas avoir le même niveau d’exigences avec tout le monde.


Nad: Question d'un athlète en particulier: "J'ai peur de nager en eau libre et des départs groupés en natation, la prépa mentale pourrait-elle m'aider"?

Pauline: Encore une fois, la réponse est oui. Il existe différentes façons de travailler sur les peurs, et elles seront adaptées à l’athlète. Un travail sur la régulation des émotions

me semblerait ici indispensable, pour déjà accueillir cette peur au lieu de vouloir

absolument s’en débarrasser. C’est ok, d’avoir peur, ce n’est pas forcément un frein.

On pourrait aller à la recherche des différentes croyances autour de ces situations,

travailler en visualisation, développer la confiance en soi, construire un discours interne aidant qu’on viendrait inclure dans des routines de compétition adaptées. La méditation ou la relaxation pourraient aussi être tout à fait intéressantes.


Encore une fois, il me faudrait plus d’informations sur la personnalité de l’athlète pour lui proposer l’accompagnement le plus adapté dans le cadre de ses problématiques, mais oui, la préparation mentale serait une véritable aide.


Nad: En quoi es-tu donc un réél atout, un réél plus pour mes athlètes ?

Pauline: Je vais essayer de ne pas trop répéter ce que j’ai déjà évoqué plus haut. Un

accompagnement en préparation mentale est un réel atout pour tout athlète ayant un

objectif et qui souhaite être dans les meilleures conditions possibles le jour J. Je n’en

ai pas beaucoup parlé mais en tant que prépa mentale, j’accompagne l’athlète dans

la fixation de ses objectifs afin qu’ils lui permettent de rester motivé tout au long de

sa préparation, mais aussi qu’il puisse avoir une vision à long terme.


J’ai pour habitude de dire que tout est lié à l’histoire qu’on se raconte dans notre tête.

J’aide l’athlète à se raconter l’histoire qui va lui permettre d’atteindre son plein potentiel et à prendre des habitudes qui lui seront bénéfiques dans son sport, mais aussi dans ses autres domaines de vie. Les problématiques du milieu sportif sont tout à fait transposables dans la vie étudiante ou professionnelle et tous les outils vus ensemble sont très utiles pour le bien-être global de l’athlète.


Mon suivi est totalement personnalisé et j’envoie un carnet d’entrainement mis à jour

après chaque séance qui récapitule ce qui a été vu et qui donne les axes d’entrainement pour la prochaine fois. La mise en pratique des outils est indispensable à l’entrainement afin que ce soit automatisé pour la compétition. Je me rends aussi disponible pour des échanges entre les séances et les veilles de compétition si besoin.


Nad: Je te laisse le mot de la fin:

Pauline: Vous l’aurez compris, la préparation mentale est pour moi un élément incontournable de l’entrainement de tout sportif, quel que soit son niveau. Tout le monde reconnait l’importance de la préparation physique en parallèle de sa discipline, en l’absence de problématique particulière ou d’antécédent de blessure. Alors pourquoi attendre de ressentir une difficulté pour commencer à s’intéresser à son mental ? En complément

d’un entrainement physique, technique et tactique, la préparation mentale peut

vraiment faire la différence.

Et au-delà de l’aspect sportif, elle va rayonner dans tous les domaines de vie de l’athlète.

Alors, vous commencez quand ?


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Si vous souhaitez contacter Pauline, voici son site internet, n'hésitez pas à aller y faire un tour.


A très vite.


Nad


 
 
 

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