Le mental: gestion des hauts et des bas sur longue distance
- Nadège Femery
- 9 sept. 2024
- 4 min de lecture

Ca y est, c'est le jour J, la compétition tant attendue. Tu l'as préparée, tu l'as planifiée, tu t'es entraîné avec assiduité, conviction, tu es prêt.
La ligne de départ, son agitation ou à l'opposé, son calme. Les visages souriants ou fermés, le stress peut se lire sur certains des concurrents. Mais toi, tu as travaillé ce moment, tu l'as imaginé, tu l'as mentalisé et tu es prêt.
La compétition démarre. Que cela soit un triathlon longue distance, un ultra en cyclisme comme les Gravelman, un ultra-trail, un 5 ou 10km en natation et même un marathon sur route, tu sais qu'une bonne partie va se jouer, le jour J sur le mental. Ce n'est pas ton corps qui risque de défaillir, il est fort, il a progressé, il s'est endurci mais ton mental, il en est où, quelle surprise peut-il te réserver le jour J ?
La visualisation: tu n'en peux plus, tu craques, tu n'as plus la force, l'envie, tu penses que tu n'y arriveras pas alors que tu es en pleine course. STOP. Utilise la visualisation.
Imagine toi passer la ligne d'arrivée (tu n'en n'as jamais été aussi proche), imagine l'ambiance en arrivant près de l'arche, la fierté que tu éprouves pendant le dernier kilomètre, l'envie d'accélérer et de finir au sprint alors que tu n'as plus de jus. Visualise ce moment, ressent le. Imagine toi la médaille autour du coup, le bonheur du devoir accompli, la cerise sur le gâteau. Aies des pensées positives qui balayeront tes idées négatives.
Deux façons de le faire: soit juste tu t'imagines en condition, soit tu te mets dans la peau d'un spectateur qui te verrait franchir cette ligne.
Exemple personnel: très souvent, quand je n'en peux plus, quand cela devient difficile, je me parle "aller cocotte, tu peux le faire, tu sais le faire". Je m'imagine le petit ange ou le petit démon sur mon épaule, ils se disputent mais finissent par trouver la solution.
Je me stimule en feedback, genre tu n'a pas fait tout ça pour ça, pas tant d'investissement pour abandonner là, si près du but....
La pré visualisation: ce qui est très important c'est de préparer la course. Regarder des vidéos de la course, de l'ambiance qui y règne. Etudier le parcours, intégrer les difficultés mais aussi les parties plus cool parce que le jour J, cela peut vous sauver.
Exemple: Vous savez qu'à tel endroit, il y a beaucoup de dénivelé ou une partie droite mais très venteuse. Vous le savez, vous l'avez intégré. Mais qu'y a-t-il juste après? peut-être une partie technique comme vous aimez, une belle descente, un plat abrité, une entrée en ville avec de l'ambiance. Alors cela sera dommage de craquer à ce moment alors qu'après, ça passera tout seul.
Il est aussi très important de compartimenter votre course. En trail, j'ai tendance à conseiller de courir ravito après ravito et non pas 100km d'un coup. S'il y a 15 ou 20km entre chaque ravito, ça passe beaucoup plus vite et un ravito est toujours un moment positif, de confort.
Se faire aux imprévus, aux impondérables: ok, ce jour là, il y a un temps de crotte, un vent de dingue ou un soleil de plomb. Oui, mais, c'est le même pour tout le monde. Ca fait 12 semaines, 6 mois que vous vous entraînez par tout temps, sous toutes conditions, vous savez gérer tout cela. Alors oui, vous ne serez peut-être pas bon dans les allures mais peut-être ok quand même dans les watts. Vous allez avoir du mal, cela va être difficile mais c'est ok, vous savez le faire et tout le monde est dans le même bateau ce jour là. Regardez autour de vous, ça souffre, ça baisse la tête, les visages se ferment. Pensez à tous les moments sympa de votre prépa, aux partages entre amis, faites jaillir de beaux souvenirs, le positif attire le positif et vous allez surpasser tout cela.
Un coup de moins bien? Ressentez les choses: Vous vous êtes déplacés, vous avez fait des kilomètres pour cette compétition. Ca ne va pas, vous avez un coup au moral, ressentez les choses. Levez la tête, regardez le paysage, observez, voyez comme c'est beau. Sentez l'odeur de la pluie, de la mer, du sable, de l'herbe, de la campagne.... Ecoutez le bruit des roues de vos concurrents, le bruit des baskets sur le sol, de vos baskets. Mettez tous vos sens en action, en éveille.
La finish ligne et les autres: Aujourd'hui, il y aura une finish ligne. Mais il y en a déjà eu. Peut-être lors de votre prépa ou les saisons antérieures. Rappelez vous les plus mémorables, celles que vous avez kiffées, celles dont vous êtes le plus fier. Plongez vous dans ces sentiments positifs, ces sentiments d'accomplissement, de fierté, de bonheur, de joie...
La souffrance: Dawa Sherpa disait "si tu as mal à droite, regarde à gauche". Ne focalise pas sur une douleur. Demande toi juste si ta douleur est une blessure qui peut s'aggraver ou juste une sensation d'inconfort, de fatigue... Est-ce que cette douleur te tire vers l'abandon ou est-ce que tu peux passer au dessus et avancer encore et encore jusqu'à l'arrivée? Tu es capable, tu connais ton corps. Ne focalise pas et regarde ailleurs, redresse toi, regarde ce qui t'entoure, kiffe ton moment. Tu feras le point après l'arrivée.
"Votre corps peut presque tout supporter, c'est votre esprit qu'il faut convaincre".
Alors n'oubliez pas tout ce que vous avez fait en amont pour arriver au jour de la compétition, cette belle motivation, cette fierté à chaque training, la force que vous avez mis à passer les séances difficiles. Vous avez fait attention à votre alimentation, votre hydratation. Vous avez investi du temps et de l'argent. Vous avez entraîné amis ou famille dans cette prépa. Cet investissement va vous mener à la ligne d'arrivée. alors pensez-y à la moindre petite défaillance. Vous pouvez le faire, vous savez le faire, vous êtes capable d'y arriver.
GO!
A très vite.
Sportivement.
Nad




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